- 2010 -
Expérience photographique - projet personnel
Début 2010, je passe quatre mois à Berlin pour actualiser un guide de voyage. La ville m’est inconnue, j’ai un petit réseau et l’envie permanente de connaître plus de monde encore.
Dans mes bagages, mon sténopé, et quand une rencontre de hasard me demande ce que je fais dans la vie, je dis que je photographie les gens chez eux. « Si tu veux, tu peux venir chez moi. » Je me retrouve ainsi chez de parfaits inconnus.
Le dispositif est simple. Nous sommes en hiver, j’arrive le matin, un peu avant la mi-journée, au moment où le soleil termine de monter dans le ciel. J’installe mon sténopé, qui a cette époque de l’année a besoin d’une heure 30 pour fixer une image sur pellicule. Quand je referme l'obturateur, le soleil est à la même hauteur, mais dans sa phase descendante, ce qui m’assure sur l’ensemble de la prise de vue la luminosité la plus homogène possible. Je n’ai droit qu’à une seule tentative. Parfois passe un nuage.
Pendant l’opération, je reste hors-champ. Je demande à ceux qui parfois deviendront des amis de continuer à vivre, de faire ce qu’il feraient si je n’étais pas là. Statique ou en mouvement, chacun imprime ainsi à sa façon sur la pellicule 90 minutes superposées de vie quotidienne.
Quelques mois plus tard, je suis à Paris, puis à Montréal. Je poursuis quelques temps l’expérience dans ces deux villes.