Conscient que les manuscrits médiévaux me resteront à jamais inabordables, j’apprends, ado, la calligraphie pour les faire moi-même. Je commence à fabriquer des accesoires pour renforcer le réalisme des parties de jeux de rôle. J’attaque ensuite les carnets de voyage et, en 2002, paie pendant un an mon loyer en fabriquant pour des collectionneurs des fac-simile du journal du graal d’Indiana Jones. Dans les années suivantes, on me commande des grimoires, des rapports d’activité conçus comme les vrais journaux de bord d'humanitaire en mission, des accessoires pour des fictions...
J’intègre désormais à ma démarche artistique cette pratique de "faussaire" qui a été, avec le storytelling, au centre de l’atelier de création que j’ai animé de 2016 à 2019 au sein de l’école de jeu video ISART Digital.
Toutes ces créations sont documentées pour en assurer le réalisme. Lorsqu’elles sont supposées être réelles, bien sûr, mais aussi pour les documents imaginaires qui, comme les vrais, répondent à des traditions graphiques et subissent pareillement les outrages du temps.
À cet effet, j’ai rassemblé une vaste collection de documents de références.
Cette collection comprend également des documents et papiers vieges ainsi que du matériel de bureau (trombonnes, attaches, étiquettes, etc) qui me servent de base à certaines créations. Créer la fiction sur une base réelle lui donne déjà une véracité. « Un mensonge est toujours plus crédible quand il est glissé entre deux vérités. » - Deep Throat, X-Files.
En plus des documents, j’ai rassemblé au cours du temps différents appareils et procédés pour donner corps aux créations : machines à écrire, encres, tampons (certains seront même créés en fonction des besoin), outils de reliure…
L’usage de l’ordinateur est limité à la création de ce qui ne peut être trouvé.
Autant que possible, la reliure est faite maison. Les travaux plus complexes sont confiés à une relieuse qui me suit depuis 20 ans.