Un voyage au pays de Galles dans les pas de Théodore de La Villemarqué, c’est d’abord une plongée dans sa correspondance. Des lettres aux descriptions précises et aux impressions fortes, dont l’imagination s’empare sans peine. On en vient à rêver le voyage avant même d’avoir mis le pied outre-manche. Et dès l’embarquement à bord du ferry qui relie Saint-Malo à l’Angleterre, ces souvenirs d’un autre, l’image qu’on s’en était fait, se mêlent à la réalité. Car c’est bien de cela qu’il s’agit, d’un va-et-vient permanent entre ce que l’on a lu, ce que l’on a rêvé et ce que l’on vit. Comme Théodore, on s’émerveille à Stonehenge et à Glastonbury, on goûte à l’hospitalité galloise et à des traditions bien ancrées, on rencontre des érudits enthousiastes engagés dans l’étude et la préservation de leur culture. Mais même en suivant La Villemarqué à la trace, on vit un voyage bien différent dans un pays qui n’a rien à voir avec celui de 1838. On cherche derrière les bâtiments d’une usine moderne le souvenir des dantesques aciéries qui l’ont impressionné. Plus loin, le château merveilleux qui l’a accueilli a disparu sous de foisonnantes fougères. Dans le salon de cet autre où eût lieu jadis sa rencontre romantique avec une jeune et belle harpiste, travaillent aujourd’hui des employés penchés sur des ordinateurs. Des réalités qui peuvent paraître triviales mais qui prennent une tout autre saveur quand on sait qu’un jeune Breton s’est tenu ici même 170 ans plus tôt, qu’il a vibré comme vous et que c’est à lui que vous devez cette façon unique de découvrir le pays de Galles.