Projet personnel et collectif

Le 16 mars 2020 en pleine pandémie de COVID 19, le premier confinement entrait en vigueur en France, expérience collective et individuelle unique dans laquelle nous plongions tous sans savoir quand elle prendrait fin.
  
Le lendemain, à l’issu d’une conversation téléphonique particulièrement intense, nous créons avec l’anthropologue Pierrine Didier le programme Récits Confinés. Un projet inspiré par nos disciplines et préoccupations respectives : la compréhension des comportements sociaux en matière d’hygiène, de santé, de rituels de socialisation pour Pierrine ; pour moi, le souci de collecter sur le vif l'archive d’un évènement, d’en stimuler la création si nécessaire. Car très vite, nous avons compris qu’il fallait enregistrer la mémoire de cette expérience au moment où elle se constituait. Après coup, les ressentis s'atténuent, la mémoire filtre des détails qu’on ne juge peut-être plus digne d’intérêt, la perspective n’est plus la même. Qu'allions retenir de cette période  ? 

Le projet reçoit le soutien de l’association Amades (Anthropologie médicale appliquée au développement et à la santé), de l'ENTPE (l'Ecole de l'aménagement durable des territoires), du LAET (Laboratoire Aménagement Economie Transports) et de l'Université de Paris et CEPED. Il est rejoint par une demie-douzaine de chercheuses qui élargissent l’étude aux confinements au Cameroun et en Guinée jusqu’en 2022. 

Nous ne touchons cependant qu’une partie restreinte de la population, celle qui a le temps et les moyens de se prêter à l’exercice car logée, approvisionnée, disposant d’une connexion internet, d’un ordinateur, d’un traitement de texte et d’un mail pour renvoyer les questionnaires.

Nous développons alors une version mobile utilisable sur téléphone pour tenter d'atteindre les publics qui souffrent le plus du confinement. La connaissance de leur expérience permettrait à l’avenir d'anticiper et de prévenir leurs difficultés en cas de nouvelle crise, donnant ainsi à Récits Confinés tout son sens.